Engrais azotés : les fabricants européens visent la neutralité carbone en 2050

L’organisation Fertilizers Europe (1) a dévoilé sa feuille de route (rapport et résumé illustré en anglais) pour la décarbonation de la production des engrais azotés, dans un communiqué de presse diffusé le 14 novembre 2023. « D’ici à 2050, au plus tard, chaque kilogramme d’engrais produit en Europe pourra être neutre d’un point de vue du climat », estime ainsi Antoine Hoxha, directeur général de Fertilizers Europe.

Coûts supplémentaires

Avec cette ambition de neutralité en carbone, Fertilizers Europe s’est donné un objectif intermédiaire : réduire de 70 % ses émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2040, par rapport à leur référence de 2020.

Pour atteindre ces deux objectifs, l’organisation insiste sur le besoin d’un changement drastique du process de production, qui implique nécessairement des coûts supplémentaires : « Si tout l’hydrogène utilisé pour la production d’ammoniac était produit avec de l’énergie éolienne off-shore, cela représenterait un investissement de 64 milliards de dollars pour le parc éolien, 17 milliards pour les électrolyseurs, et 3 milliards pour le réseau de pipeline », illustre le directeur général.

Package de solutions

Pour réussir le challenge de la neutralité carbone tout en restant compétitif sur les marchés, Fertilizers Europe propose plusieurs solutions à l’échelle de l’Union européenne, avec parmi elles :

• Mettre en place une stratégie réservée au secteur, pour y développer un cadre législatif et un financement ciblé ;
• Accélérer l’approvisionnement d’une énergie renouvelable et à bas carbone abordable ;
• Stimuler la demande d’engrais à bas carbone en mettant en place un système d’étiquetage assorti d’un objectif d’achat obligatoire pour les acheteurs d’engrais ;
• Faciliter l’obtention des permis pour la construction de nouvelles installations.